Les examens cliniques objectifs structurés (ECOS - OSCE en anglais, pour Objectiv Structured Clinical Exam) sont établis dans le cursus de médecine depuis plusieurs années. Les personnes qui passent l’examen interagissent à tour de rôle avec différents patients simulés dans diverses stations; elles sont ainsi amenées à faire la preuve de leurs compétences et aptitudes à la pratique médicale («Clinical Skills»). Pendant ce temps, des examinateurs*trices formés, ayant une pratique clinique, évaluent le travail qui leur est montré.

Depuis le 1er août 2018, l’Université de Berne offre 100 places supplémentaires par année d’études de médecine humaine. De ce fait, l’examen sommatif ECOS, qui se passait jusque-là en deux temps en 3e année de cursus, a été réformé: il n’a plus lieu qu’une fois, à la fin du semestre de printemps.

En complément, un nouveau temps d’évaluation formative, qui ne compte donc pas pour la réussite à l’examen, est programmé à la fin du semestre d’automne. Cet examen ECOS, qui a eu lieu pour la première fois en janvier 2010, donne aux étudiants et étudiantes de 3e année une occasion supplémentaire de mettre en pratique les compétences cliniques acquises en amont et de découvrir le format de l’ECOS.

En collaboration avec l’Institut de médecine générale de Berne et avec des spécialistes de médecine interne, chirurgie, pédiatrie, gynécologie, otorhinolaryngologie, ophtalmologie et psychiatrie, 12 cas (stations) ont été créés sur la base des modules CST. En fonction des modules CST déjà validés, les étudiants et étudiantes de 3e année ont eu la possibilité de passer 5 de ces 12 stations à l’occasion de l’examen formatif ECOS.

Un impact didactique optimisé

Pour la première fois, ce sont des étudiants et étudiantes de 5e année (dits «pairs-experts») qui ont fait office d’examinateurs*trices. Rémunérées à ce titre, ces personnes avaient au préalable été formées aux contenus d’examens des différentes matières par des spécialistes ayant une pratique clinique. La cinquantaine d’étudiants et étudiantes qui participaient avaient été recrutés via la plateforme d’apprentissage ILIAS, suivant le principe « premiers arrivés, premiers servis ».

Les pairs tuteurs ont reçu une formation aux bonnes techniques de feedback, dispensée par des experts de l’AUM / IML.

Cet examen formatif ayant d’abord une finalité didactique, les étudiants de 3e année recevaient à la suite de chaque station un feedback direct et spécifique sur leurs prestations, ainsi que des conseils de leurs homologues de 5e année, plus expérimentés, pour pouvoir progresser.

Des retours majoritairement positifs

Après l’examen ECOS formatif, une enquête a été réalisée en ligne, sur la base du volontariat. Avec un taux de retour de 40%, 85% des candidat*es de 3e année ont jugé cet examen «très utile», et 15% l’ont qualifié d’«utile».

Ont été cités comme particulièrement positifs, la possibilité d’entraînement supplémentaire, dans une situation proche de celle de l’examen, le retour oral et écrit des pairs-experts et la prestation des patients standardisés (PS).

Les pairs-experts sont également une majorité à porter une appréciation positive sur l’ECOS formatif. Ils ont par exemple jugé utile de jouer le rôle d’examinateur*trice et de ne pas participer à un ECOS uniquement en tant que candidat*e. Ils disent également avoir remarqué chez les candidats et candidates des comportements généraux (en particulier dans leur communication avec les PS et avec eux-mêmes, examinateurs et examinatrices) qui leur ont appris des choses pour leurs propres examens à venir.

C’est surtout en matière d’organisation que les candidat*es et les pairs-experts voient un potentiel d’amélioration: ils souhaiteraient par exemple plus de stations dans un ECOS formatif et plus de temps entre les examens écrits et l’ « ECOS test ».

Poursuite d’un modèle qui fonctionne

L’ECOS formatif testé en janvier 2020 à titre pilote va être intégré au parcours d’enseignement normal. Et l’institution continuera de recueillir les retours sur les aspects positifs comme sur les améliorations possibles, afin d’optimiser encore ce format.